"Ils ne sont pas les seuls à arriver. Une implantation géographique bien précise dans la presqu’île de Lanvoy à Keronézou où s’installe un autre couple venu de Tréméoc (Quilliec x Dilosquer). mais aussi dans une aire resserrée au sud du bourg d’Hanvec sur les hauteurs dominant la rivière du Faou (le Steir Goz en amont du Faou) où l’on recense six familles en 1906. On y trouve deux ménages à Coatmeur (Bizien x Le Pape – Le Pape x Le Berre) et 4 autres ménages originaires de Plomeur sont installés à proximité. A Valanec (Larnicol x Jacquot). A Villase (Hélias x Durne) (Plouhinec x Bouennec). A Kerfeutaniou (Le Coz x Stephan). A Gorré Hanvec (Anne Marie Salaun). A partir de 1911 et surtout après la guerre de 14-18, les lieux d’implantation seront plus variés. Nouvelles arrivées mais aussi mariage des enfants qui s’implantent dans d’autres lieux, autant de bigoudens ou bigoudènes au vu de leur lieu de naissance" (Loïc Besnard paru dans la revue Cap Caval en l'an 2000). C'est le cas - de Marie Louise Quiniou (7) - Mémée - née en 1895, venue de Plonéour avec ses parents à Keronezou,
qui passe après son second mariage avec François Mocaër, de Kerbellec à Kerohant puis à Rusaden - de Jeanne Marie Quiniou (7,) -Tante chan’ - née en 1897, venue de Plonéour, se marie avec
Jacques Marie Mocaër et le couple s’installe en ferme à Boudourec
Jo Le Cann, un enfant d’Hanvec, nous rapporte dans « Au pays des sabotiers » "Dans ma commune quoique proche du Léon, on ne voyait que de rares coiffes de cette région, par contre celles des bigoudènes et des « bourleden » (Pays Glazig) étaient nombreuses. Ne cherchez pas sur les cartes postales du début du siècle prises lors du pardon de Rumengol la haute coiffe bigoudène que tout le monde connaît, on porte une coiffe beaucoup plus basse. La meilleure façon de s’intégrer n’est elle pas d’oublier ses origines et de se couler dans le moule du Pays d’adoption ?"
Dans la famille Quniou si la mère Jeanne Le Moal (15) reste fidèle à son costume d’origine, ce n’est pas le cas de ses filles qui adopteront le costume de leur nouveau pays. Ainsi les filles Quiniou (Marie Louise, Marie Jeanne…) portent-elles le costume et la coiffe de Châteaulin lors de leur mariage "Pas toujours facile de s’adapter nous dit Loïc Besnard. Un de ces « bigouds » transplanté à
Lanvoy à l’âge de 5 ans nous confiait que certains petits camarades d’école se moquaient de son breton du sud, de son accent… Mais selon ce témoignage, cette attitude s’exerçait aussi envers les Léonards, en fait contre tous ceux qui apparaissaient comme « étrangers »
Nouvelles activités L’ouverture d'une « usine de conserverie du Faou, au lieu et place d’un grand moulin sur la rivière ouvrira de nouveaux débouchés. La cueillette est faite par les femmes et les enfants. « La seule activité rétribuée était le ramassage des petits pois. Le soir, les sacs s’alignaient à l’entrée du champ, près de la bascule se souvient Jo Le Cann. Quand venait la saison, les haricots et les petits pois semés dans les champs en rangs par les paysans étaient cueillis par de nombreuses femmes au foyer dont les femmes de marins. Mis en sac, ils devaient être équeutés ou écossés. C’est un travail qui était fait à la maison. En période de production, certaines allaient chercher des sacs à l’usine puis les rapportaient une fois le travail effectué »
L’histoire des petits pois en Bigoudénie
Au début du XXème, dans la plupart des fermes bigoudènes, on se mit à faire du petit pois. Signe que les mentalités avaient changé. Si la pomme de terre à ses débuts s’était heurtée à ce que les observateurs extérieurs nommaient les routines et les résistances du paysan, le petit pois en revanche se répand très vite. Les anciens qui vivent sur les palues se rappellent combien cette culture était pénible. On semait la poignée de petits pois dans un trou humide et froid et on la couvrait d’une poignée d’engrais. Fréquemment les forts vents arrachaient d’un seul coup les jeunes plantations emportant mottes de terre et espoirs de récoltes tout à la fois. Le développement du petit pois visait à la fois à apporter un revenu aux paysans, à rentabiliser les entreprises et à donner du travail aux employés des usines de conserveries (essentiellement des femmes) in Segalen
____________________________ Remontons le temps Nous avons remonté l'histoire de la lignée Le MOAL - celle de Mam' (15) dans l'article précédent de ce blog 148,2 - LES TRAVAILLEURS DE LA TERRE https://www.blogger.com/blog/post/edit/9109180975607901904/1126767698413897313 Les LE MOAL domaniers (Lignée de Mam'(15) (30-31) (60-61) En PLONEOUR au manoir de La Tour ou à Tyer Bian ou Ty Bian - à Lespern, a Ty(o)rbian, __________________________________________________ Mais Tad QUINIOU (14) quels étaient ses ancêtres bigoudens ? D'où étaient ils venus ? De quelle paroisse ?
La branche QUINIOU aux 18ème et 19ème Elle est originaire de Loctudy à une époque où cette paroisse n’avait pas encore été amputée de
sa bordure ouest incluant Kerdrevel au bénéfice de Plobannalec Les Quiniou étaient-ils de Plobannalec, de Loctudy ? ______________________________________________________ A la veille de la Révolution et une réorganisation territoriale de certaines communes, Loctudy étendait ses frontières jusqu'à la rivière et l'étang de Pont Labbé et poussait une pointe à l'ouest jusqu'à l'entrée de Plobannalec. Inexistence de Pont Labbé en tant que paroisse à cette époque sans doute due à l'adhésion des barons du Pont à la réforme. Les chapelains furent chassés. Les recteurs de Loctudy et de Plobannalec retirèrent à eux les les paroissiens de la ville de Pont Labbé et leur firent obligation d'aller à Pâques dans leurs paroisses. Lors de la réorganisation, Plobannalec fut amputée au nord au profit de Pont Labbé qui récupérait au sud la partie de Plonivel. A l'est, Loctudy lui cédait un terrain considérable avec de nombreux village dont Kerdrevel, Kéroulé, Kerlien, Kerfulon, Kervéguen, Kerhuaré, Kervégit, Kervelegen, Le Rest, Kerdrein et la moitié de Lescatouam (in "Cahiers de l'IROISE n° 3 1982) _______________________ LL Les Quiniou sont "fermiers" "laboureurs de terre". Ils n’ont que leur bail mais sont propriétaires des bi biens mobiliers de la ferme. Le père peut chercher à transmettre ce bail à un de ses enfants avec l’accord du du propriétaire. Si ce bail court encore, possibilité de « donner à l’un de ses gars » en établissant une subrogation de père à fils ou gendre. Ce cas est rare, « le vieux » étant en général resté chef de ménage. Deuxième possibilité, à la fin du bail. Si le propriétaire décide de garder son fermier, si la rente (le (le fermage) a été payée régulièrement, il y aura reconduction en faveur d’un des enfants. Qu’en est-il des biens mobiliers propriété de la famille ? Dans ce cas, « le mobilier » de la ferme sera évalué et celui qui reprend éventuellement le bail dédommagera ses frères et sœurs. Cela ne pressera pas tant que ces derniers resteront sur l’exploitation ce qui peut expliquer leur présence dans l’attente du mariage. Ce n’est que mieux reculer pour sauter. Arrivera un moment où celui qui quitte exigera sa part près du frère ou de la sœur.
A A Kerdrevel Olivier Le Quiniou* (224) nait en 1733 dans ce village. Il se marie à Loctudy en janvier 1756 avec Perrine Leroux (225) originaire de Plobannalec (Publications successives en trois semaines des bans de 10 couples suivies du mariage de trois couples le 13 janvier 1756 dont Olivier et Perrine) Tous deux décèdent à Pont Labbé, paroisse de Lambour : Perrine en 1793 et Olivier en 1809. Sans doute était-il allé demeurer chez un de ses enfants Les naissances s’étaient succédé à Kerdrevel (Bras ou Vian) :Jean Olivier en 1756, Jeanne en 1757, Marguerite en 1759, Sébastien (112) en décembre 1760… Le couple aura au moins 8 enfants.
Eglise de Lambour
La chapelle était sous l’Ancien Régime trêve de Combrit c’est-à-dire qu’elle formait une sous-circonscription de cette paroisse. Elle avait été décapitée en 1675 sous Louis XIV en répression à la révolte des Bonnets Rouges. La voilà, de février à décembre l790, église paroissiale, le temps que Lambour soit unilatéralement proclamée commune par les citoyens de la rive gauche de la rivière. Une situation « administrative » qui ne dure guère. Elle est rapidement dissoute par les autorités préfectorales, insensibles aux incompatibilités de voisinage. Voilà nos « Lambourgeois » désormais intégrés à la commune de Pont L’Abbé
De nos jours, cette église en ruines ne serait désormais utilisée pour le culte que le jour du pardon de Saint-Jacques célébré chaque année le dernier dimanche de juillet
Sébastien Le Quiniou*(112) était né en 1760 au village de Kerdrevel en Loctudy, à cette époque là. Les bans de son mariage sont à Loctudy toujours pour la même raison : trois publications les 9, 13 et 16 mai 1779. Il épouse Marie Louise Lemoigne (113) de Plobannalec où le couple s’installe. Les naissances se succèdent en 1782, 1783, 1785, 1790 année où naît le 1er mai, au hameau de Pen a Park (Prat) Jean Olivier (56) On « se déplace » à Pont L’Abbé à moins que le village de Pen ar Prat ait été enlevé à Plobannalec, ce qui me parait plausible Voilà notre jeune couple résidant désormais à Pont L’Abbé : naissances de Corentin (1792), de Sébastien (1795). C’est aussi là que se succèdent les décès des enfants en bas âge en 1797, en 1801 et ceux des grands parents en 1793 et en 1809. La recherche des actes de naissance et de décès nous préciserait le village. Au moins 6 enfants dont 4 meurent en bas âge de quelques jours à moins de 10 ans. Jean Olivier le Quiniou (56) reste fidèle à sa zone d’endogamie. Premier mariage avec Marie Jeanne
Le FLOCH en février 1812à Pont L’Abbé. Naissance d’une fille. Décès de Marie Jeanne, la première épouse, en Octobre 1817 à Kerdrevel où est revenu le couple
| Kerdrevel et ses deux hameaux proches l’un de l’autre identifiés classiquement Bras et Bian. Structures regroupant leursbâtiments autour d’une cour à framboas. Petites pièces de terre (courtils ou liorz) attenant aux bâtiments
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Le remariage des veufs et veuves est courant. On ne le reste pas longtemps avant de retrouver… Jean Olivier se remarie un an plus tard avec Catherine Le Pape (57) elle aussi veuve de Noël Baloin décédé à Plovan. Les délais de veuvage sont courts : 18 mois pour l’une, un an pour l’autre. Le mariage a lieu à Plobannalec le 15 octobre 1818 mais la mariée est de Treguennec. Est-ce pour se rapprocher du berceau de la famille Le Pape, qu’une quinzaine d’années plus tard, le couple émigrera à Plonéour dans une zone limitrophe de Tréguennec ?
Veuvage et remariage Une autre caractéristique de la nuptialité - veuvage et remariage - est également d’un intérêt majeur. Consécutifs de la forte mortalité, le veuvage et le remariage très répandus, marquent ici encore un trait de la spécificité bigoudène. Jusqu’en 1860, de 20 à près de 30% des unions sont en fait des seconds mariages, entre un veuf et une célibataire, ou l’inverse, ou entre deux veufs. D’une façon générale, les veuves ont de moindres chances de se remarier que les veufs, sauf si elles se trouvent encore jeunes, à la tête d’une exploitation agricole de taille importante… Les veufs, aisés ou démunis, se remarient vite, surtout s’ils ont de jeunes enfants à charge. L’organisation du travail reposant sur la coopération de deux forces de travail complémentaires masculines et féminines, il importe de reconstituer l’unité de production ce dont les données démographiques ne rendent pas compte (in M. Segalen) [2] ____________________ [2] In Segalen : Entre 1849 et 1974, des 39 dispenses accordées à Saint Jean, 8 concernent des liens d’affinité dont 7 un veuf qui épouse la sœur de sa femme _____________________
Le deuxième ménage de Jean Olivier (56) Sa nouvelle épouse - Catherine Le Pape (57) - est de Tréguennec où elle était née au village de Kermadec en l’an III. Elle vient le rejoindre à Kerdrével où se succèderont de 1819 à 1837 onze naissances de petits Le Quiniou. Jean Corentin né en 1819 est l’aîné de onze frères et sœurs, la dernière étant Marie Sébastienne née en 1839 Les recensements de 1841 et de 1846 font apparaître un ménage nucléaire regroupant uniquement le couple de parents et leurs enfants dont Yves* (28) né en 1832. Le ménage n’est pas recensé en 1846 à Kerdrével qu’ils ont quitté Où sont-ils allés ? Quelle est la raison de leur départ ? Les relevés des recensements dans les communes environnantes (Loctudy, Tréffiagat, Pont l’Abbé, Plomeur, Combrit, Peumerit, Treogat, Penmarch, Le Guilvinec… restent muets. S’est-on rapproché de Tréguennec, pays dont était originaire Catherine Le Pape ?
Demi-frères et demi-sœurs Quelques mentions marginales dans les recensements où est d’abord précisé le ou la chef de ménage attestent d’un second mariage (enfant de la précédente - fils ou fille du chef de ménage) Les mariages de veufs et de veuves épousant des personnes veuves de mariages précédents, multiplient ainsi les enfants de plusieurs lits. Que de demi-frères et sœurs amenés à partager un temps un espace domestique créé par le mariage ou le remariage de leurs parents.
A Kericun en Plonéour en 1851 Déplacement dans un rayon d’une vingtaine de km. On retrouve le ménage (56-57) au hameau de Kericun en Plonéour (au nord Ouest du bourg hameau proche de La Tour, de Tyar Bian, du Moulin de la Tour)
Une structure villageoise entourée de petits champs regroupant au moins trois fermes dont une à cour carrée pratiquement fermée du type « maner » Les aires des fermes 1160, 1147, 1148, 1149 débouchent sur une zone de communs. On remarquera la 1160 aux limites définies qui nécessite un droit de passage pour la traversée du village et l’accès à certains champs, source le plus souvent de chicanes
A Kéricun, le ménage Quiniou On y restera la durée d’un un bail fermier de 9 ans Les deux parents (56-57) sont âgés de 60 ans (Jean Olivier le père est dit chef de ménage) et 5 enfants de 14 à 28 ans aident. Une famille du type nucléaire qui regroupe, outre les parents, Jeanne (26 ans) Jean Corentin (25 ans) Louis (21 ans) Yves* (18) et Laurent (14). Pas de domestiques. Un des garçons - Dominique - a déjà quitté et se mariera quelques années plus tard avec X Le Blevec de Pont L’Abbé. Cette union sera de courte durée puisque Dominique meurt deux ans plus tard. Vient le temps des mariages de Jeanne en 1853, de Jean Corentin en 1854, de Dominique en 1857, de Louis en 1861. Problème de débouchés pour nos jeunes couples à la recherche d’une ferme. Le premier mariage est celui de Jeanne qui épouse à 29 ans, en novembre 1853, Jean Alain Bilien. Le jeune couple s’installe à Kericun avec les parents. La famille est alors polynucléaire : Est venu se greffer un noyau secondaire descendant qui se développe avec la naissance d’un enfant (Pierre Bilien en 1855) Le vieux ménage (56 - 57) a dépassé la soixantaine mais Jean Olivier (56) reste chef de ménage d’une exploitation « familiale »
Lors du recensement de 1861, la famille s’est déplacée de nouveau. Le non renouvellement du bail en est vraisemblablement la cause. Direction le sud, toujours à Plonéour, à l’entrée de la langue de terre séparant Saint Jean Trolimon de son enclave, langue dite de la Côte dont le principal village au nom évocateur est le Stanc tout proche du Loc ar stanc. On a quitte Kericun pour Kervescar
Au Nord Ouest du bourg, en bordure de la route menant au Stanc (g) grand village de la palue. Deux grands bâtiments de fermes et dépendances sur les deux côtés d’une cour enclose (656) (657)
En 1861 et 1866, la famille Quiniou semble la seule à occuper les lieux mais la structure familiale a évolué : Décès du père Jean Olivier (56) en 1858 âgé de 68 ans. Mariage de l’aîné Jean (28,) après 1851, qui a épousé une fille de Peumerit et se retrouve sans doute chez ses beaux parents. Mariage d’un second fils Louis (28,) qui a quitté aussi la ferme pour épouser, en mai 1861, Jeanne Anne Mourain (une branche que nous retrouverons à Kermorvanbian en Plonéour) Disparition du couple (Jeanne (28,) - Jean Bilien) pour une cause inconnue sans doute sont-ils décédés tous deux. Leur fils Pierre, orphelin, a six ans et sera dorénavant élevé par la grand-mère (57) devenue chef de ménage Catherine Le Pape* (57) a 66 ans. Elle peut compter sur trois garçons toujours célibataires : Jean Marie (33ans) Yves (29ans) et Laurent (26ans). On recense une domestique en 1861. C’est une femme âgée de 26 ans. Six ans plus tard on en recensera deux de 23 et 25 ans. Elles apportent leur aide à la ferme mais aussi à la maison.
Assurément Catherine (57) savait reconnaître tous ses petits enfants dont trois sur quatre étaient orphelins (de leur père ou de leurs père et mère) Une maisonnée qui en 1866 compte 8 personnes et que dirige toujours Catherine Le Pape Veuve Quiniou qui est dite « boîteuse» [2] « Le mal que nous redoutons par-dessus tous les autres, au Pays Bigouden, c’est l’impuissance des jambes qui fait boiter tant d’hommes et encore plus de femmes. Un mal de famille peut-être mais dont nous nous passerions fort bien. Pourtant, nous avons dans la contrée de saints personnages dont on dit qu’ils protègent contre cette disgrâce. A Plogastel, il y a une fontaine dédiée à Saint pierre dans laquelle on baigne les enfants faibles des reins ou qui tardent à marcher. Sur la palud de Treguennec, près de la chapelle Saint Vio, une autre fontaine a les mêmes vertus Un jour de pardon, vers 1925, je vois des groupes de mamans bigoudènes attendre leur tour pour asperger de la petite eau à guérir leurs bébés dénudés de la taille aux pieds Cinquante ans plus tard encore, quelques grands-mères frotteront de cette eau leurs petits enfants, les dernières grand-mères qui tremblent un peu de l’ancienne appréhension et nourrissent un peu l’ancien espoir » (P. J. Helias)
Et si P. J Helias allait voir Saint Vio aujourdhui.. (en fin d'article) La chapelle en Tréguennec SAINT VIO DEFIGURE en Novembre 2014 https://www.youtube.com/watch?v=51NugVmsuc8 ___________________________________ A Kervescar huit personnes cohabitent car on a recueilli en plus une autre orpheline, petite fille de Catherine - Marie Jeanne Quiniou (sans doute issue du mariage Quiniou-Le Blevec). En 1866, toujours à Kervescar sous l’autorité de Catherine* âgée désormais de 71 ans, la structure familiale est de nouveau polynucléaire car Jean 1 (28,) fils du premier lit d’Olivier Quiniou s’est marié à 33 ans et habite la ferme familiale. Il a épousé Marguerite Andro (29)*, une fille de meunier du moulin du Fao. Le couple aura un enfant - Jean (Marie) qui naît en 1864 mais le père - Jean Marie - meurt en Octobre 1865.
Que fait sa veuve Marguerite Andro ? Elle épouse trois ans plus tard son beau frère Yves* (28). Le mariage a lieu le 13 juillet 1868 à Plonéour. Un renchaînemenr par alliance qui permet de ne pas diviser l'héritage familial. Naissances en 1870 de Jean Marie (14). Le ménage est resté à Kervescar où résidait déjà Marguerite lors de son premier ménage et où se côtoient plusieurs générations. Fin 1870, Catherine est entourée du deuxième ménage (28-29) et de 4 petits enfants issus de trois branches filiales. Ajoutons deux domestiques - deux femmes (23 et 26 ans). Une structure qui regroupe 9 personnes A propos du nouveau mariage de Marguerite*avec Yves*(28-29) il n’y a pas consanguinité entre les deux nouveaux époux et cette union ne relève pas des interdits de l’Eglise. Il s’agit d’un mariage dans la même ferme d’un homme et d’une femme non apparentés, d’âges compatibles (femme plus jeune que l’homme). Ce remariage permet de régler de délicats problèmes de succession et d’assurer le bon déroulement de la vie quotidienne au sein d’une structure familiale souvent importante. La veuve était en droit de demander sa part de succession. Rien ne sortira ainsi du patrimoine familial. Au 19ème, Cette forme particulière de mariage peu fréquente au siècle précédent qui est le remariage dans l’affinité se développe [3]. C’est un renchaînement [4] par alliance qui passe par le veuvage. Il s’agit d’une variante qui s’articule avec l’autre type de comportement dominant, le mariage consanguin ________________________ [3] In Segalen : Entre 1849 et 1974, des 39 dispenses accordées à Saint Jean, 8 concernent des liens d’affinité dont 7 un veuf qui épouse la sœur de sa femme
[4] Renchaînement par alliance : Couple qui se marie ayant des relations dans leur affinité avec en commun deux paires d’ancêtres. On peut inversement définir le renchaînement en observant que deux couples d’ancêtres échangent des conjoints sur plusieurs générations _________________________________
Un mode de production manuel Agriculture et élevage sont associés mais on peut s’étonner de ne trouver que rarement mention des tas d’engrais (marnis, fumier) et de paille. Ces deux éléments auraient un statut particulier. Sans être réputés immeubles (propriété du propriétaire) ils appartiennent pourtant davantage au foncier qu’au domanier qui ne peut en disposer lorsqu’il quitte. Si le domanier est congédié, il sera remboursé de ses édifices, superficies pailles et engrais qui ne pourront être vendus ou transférés ailleurs Le notaire n’inventorie jamais le tas de paille localisé dans un courtil spécial en plein air. Journaliers et Journalières… Chimères et Misère L’espoir du journalier est-il de parvenir un jour à être tenancier, c’est-à-dire de prendre à ferme une propriété qu’il cultivera avec ses propres bestiaux. Il ne peut nourrir l’idée d’arriver un jour à la propriété d’une terre qu’il cultiverait lui-même. Son travail principal s’exécute à la journée chez un propriétaire qui conduit lui-même son exploitation. Il apporte ses bras et y consacre la majeure partie de son temps. Le ménage de journaliers, s’il est logé dans les dépendances de la ferme qui l’occupe pourra bénéficier de minces avantages que pourra lui offrir cette proximité. Heureux celui qui dispose d’un courtil attenant à son pen-ty où il cultivera quelques légumes, des pommes de terre à son compte, d’un champ parfois qu’il a trouvé à louer pour la vache qu’élève son ménage. Seul moyen d’élever des animaux, celui de les faire paître sur « des pâturages naturels », des landes appartenant à la commune ou en « commun » aux villageois. Ces communaux, ces gagneries, ces landes sont des friches sur lesquelles poussent spontanément herbe, ajoncs et bruyère. Elles fournissent à titre gratuit, à la famille, le combustible employé pour le chauffage domestique, la nourriture et la litière pour la vache qu’on élève. Rares avantages qu’offraient à tous les villageois les « communs » avant qu’ils ne soient partagés à compter du milieu du siècle uniquement entre les propriétaires Une condition dont la grande majorité ne pourra s’évader. Journaliers et journalières le resteront toute leur vie et verront leurs enfants devenir domestiques ou journaliers à leur tour. Les enfants en dehors de l’instruction religieuse ne connaissent pas l’école. Il y en a bien une et même deux, mais on ne connaît pas la gratuité. Impossible de régler des droits d’écolage. A compter des années 1880, on suivra plus ou moins régulièrement l’école devenue laïque, gratuite et obligatoire. Une fréquentation (5) qui subira bien des accrocs lors des périodes de travaux. Les garçons et les filles vers l’âge de douze ans, parfois plus tôt chez certains ménages miséreux sont placés comme domestiques chez un « fermier ». Autant de bouches qu’on n’a plus à nourrir ! Ils y sont d’abord chargés de la garde des troupeaux, puis de quelques travaux concernant leurs animaux Logés, nourris, vêtus, ils ne reçoivent aucun gage de leur patron, __________________________ (5) « Mauvaise fréquentation » est une expression courante que l’on retrouve dans les annotations des registres matricules que rempliront les instituteurs à compter de 1890. A la lecture de ces annotations fort courantes, je m’étais d’abord dit que beaucoup d’élèves, se regroupaient, commettaient diverses bêtises, que leurs fréquentations n’étaient pas toujours de bon aloi, que bien des grands devaient entraîner des petits…Avant de comprendre qu’il s’agissait de « la fréquentation scolaire » ! Ouf ! Il est vrai que ces annotations étaient vraiment trop nombreuses ! | Coiffes bigoudènes (Collection Daniel Musellec)
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NOTES [2] La consultation des tableaux de recensements de 1921 à 1936, aux archives départementales, en mairie de Plonéour nous informerait de la situation. Les « dénombrements de population » ne sont consultables sur internet que jusqu’en 1911. C’est Pierre Le Moal (un petit cousin de 3 au 4) qui nous apportera désormaisles informations sur Lestréguéoc bras et vian où ont vécu ses ascendants |
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DOCUMENTS___________________________ Généa extraite de Geneanet - Né le 1er mai 1832 (mardi) - Plonéour-Lanvern, 29174, Finistère, Bretagne, France
- Décédé le 11 octobre 1880 (lundi) - Plonéour-Lanvern, 29174, Finistère, Bretagne, France, à l'âge de 48 ans
- Cultivateur
Marié le 13 juillet 1868 à Plonéour Lanvern avec Marguerite ANDRO (29) née à Plonéour le 22septembre 1840 - décédée,le 18 juin 1904 à Plonéour âgée de 64 ans - Veuve en 1er Mariage de Jean Marie QUINIOU Enfants nés à Plonéour Lanvern - Jean Marie QUINIOU (Tad) (14) né le 21 mai 1870 Maner Bian
- Yves Corentin QINIOU né en 1874 Kerescan - marié le 7 juin 1899 à Plonéour avec Marie
- Louse LE MARC - Au moins 5 enfants (Yves 1900 - Laurent 1901 - Marie Catherine 1904 - Jean Marie Corentin 1906 - Jean Corentin 1907 ...
- Pierre Marie QUINIOU né en 1875 Maner bian
- Corentin QUINIOU né en 1877 Maner Bian - décédé en 1882
- Laurent QUINIOU né en 1879 Maner Bian
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